Veronica Guerrieri de l’Université de Chicago et ses coauteurs soutiennent que la fermeture de l’économie pour lutter contre la pandémie de COVID-19 entraînera une contraction de la demande globale, exacerbant la récession. Ils pensent que la demande va baisser car les travailleurs de secteurs entiers perdent leurs revenus, ce qui entraînera une cascade de faillites d’entreprises et de destructions d’emplois. La relance budgétaire est moins efficace que d’habitude car le fait que certains secteurs soient fermés atténue l’effet multiplicateur: les travailleurs des secteurs fermés bénéficieront de transferts publics directs, mais l’augmentation des dépenses ne leur reviendra pas en tant que revenu, car leurs secteurs resteront fermer. Les auteurs concluent qu’une politique optimale consiste à fournir un remplacement de salaire aux travailleurs concernés et à prévenir la destruction d’emplois. La politique monétaire peut empêcher les fermetures d’entreprises en réduisant les paiements de la dette. Les subventions aux bénéfices ou les réductions des charges sociales des employeurs sont également des politiques efficaces pour empêcher les fermetures, car les entreprises doivent rester ouvertes pour recevoir de l’aide; en revanche, les transferts forfaitaires n’empêcheraient pas nécessairement les fermetures.
Simon Mongey et Alex Weinberg de l’Université de Chicago trouvent que les travailleurs dont les emplois ne peuvent être exécutés à distance sont plus vulnérables économiquement que les travailleurs qui peuvent travailler à domicile. En particulier, les travailleurs qui ne peuvent pas travailler à distance sont moins susceptibles d’être blancs, d’avoir un diplôme universitaire ou d’avoir une assurance maladie fournie par l’employeur.Ils sont également plus susceptibles d’être dans la moitié inférieure de la répartition des revenus et de louer leur maison. En outre, ces travailleurs sont moins susceptibles d’avoir accès à des canaux d’assurance informels qui pourraient les aider à surmonter la crise: ils sont moins susceptibles d’être mariés – ce qui isole le revenu du ménage contre le risque de revenu individuel – et moins susceptibles de naître aux États-Unis ou être citoyens américains – ce qui pourrait signifier qu’ils ont moins de soutien familial ainsi qu’un accès restreint aux programmes gouvernementaux d’assurance sociale. De plus, ils sont plus susceptibles d’avoir été au chômage au cours de la dernière année, moins susceptibles d’avoir un emploi à temps plein et moins susceptibles d’être employés dans de grandes entreprises.
La récession et le travail
Non classé / mercredi, mars 15th, 2023